[Criminalisation du militantisme] Procès du fichage ADN et de Xavier Renou des désobéissants

Xavier Renou, des Désobéissants, jugé pour refus du fichage biologique (ADN)

Les faits en bref. Le procès de Xavier Renou, des Désobéissants, pour refus de
prélèvement ADN, se déroule ce lundi 7 novembre près de Paris, à Senlis. Il
apportera pour la première fois en France la preuve par la science du
caractère raciste et gravement liberticide du prélèvement génétique (ADN)
effectué chaque jour par les forces de l’ordre sur un millier de personnes.

Tribunal correctionnel de Senlis (60). Au procès de la désobéissance civile
contre les prélèvements d’ADN, à Senlis, près de Paris, la généticienne
Catherine Bourgain (INSERM) apportera la preuve du caractère « codant » des
segments d’ADN prélevés par la police. Des travaux de recherche récents
montrent en effet que le Fichier des Empreintes Génétiques (FNAEG) permet
ainsi de connaître les origines géographiques (raciales) et diverses
caractéristiques intimes (comme les prédispositions à certaines maladies) de
30 000 nouveaux Français par mois [Source : Désobéir à Big Brother, disponible

dans la boutique des désobéissants]. Le gouvernement avait pourtant prétendu
le
contraire, pour rendre plus acceptable la mise en place du fichage biologique
de la population.

En novembre 2007, Xavier Renou mène une action spectaculaire et non violente
contre Hubert Védrine, accusé par le Rwanda et de nombreux chercheurs de
complicité dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994, et qui poursuit
pourtant sa carrière en toute impunité.
Voir la vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x731u3_rwanda-un-genocide-made-in-france_news

Hubert Védrine retire sa plainte en diffamation (Xavier Renou l’accusait
publiquement de complicité de génocide), pour éviter une confrontation
embarrassante, mais poursuit Xavier Renou pour agression. Le fondateur des
désobéissants est condamné en juin 2010 à 3 mois de prison avec sursis et une
lourde amende destinée à rembourser le manteau de cachemire de l’ancien
Secrétaire Général de l’Élysée. Les gendarmes convoquent ensuite le militant
pour un prélèvement ADN. Il refuse. Il est jugé au Tribunal correctionnel de
Senlis ce lundi 7 novembre, à 9h00 du matin. Il risque une peine de prison et
une lourde amende.

Depuis 2003, plus de 700 000 Français ont fait l’objet d’un prélèvement ADN,
en garde-à-vue (donc alors qu’elles étaient encore présumées innocentes) ou
après une condamnation, même bénigne ou strictement politique (de
désobéissance civile). Le Ministère de l’Intérieur impose des objectifs
chiffrés aux forces de l’ordre. Christian Estrosi se déclarait d’ailleurs
favorable au fichage de l’ensemble de la population, à partir des nouveaux
nés [Le Monde 17 janvier 2007]… Le gouvernement a-t-il en outre des
arrière-pensées discriminatoires ? Sans doute, puisqu’il développe par
ailleurs
le fichage systématique des élèves, avec Base-élèves, et souhaitait y
inclure, au milieu de considérations scolaires, le lieu de naissance et la
langue parlée à la maison. Fichier appelé à suivre les individus pendant toute
leur vie active, en s’intégrant au Livret National des Compétences.

Après François Vaillant, déboulonneur de publicité, Xavier Mathieu,
syndicaliste des ouvriers de Continental, des Faucheurs Volontaires d’OGM et
bien d’autres, Xavier Renou a refusé de donner son ADN aux gendarmes qui le
lui demandaient.

D’accord avec le philosophe Giorgio Agamben, qui parle d’une politique qui
revient à  »pré-mâcher le travail d’une dictature », il explique : « Je
considère que le fichage biologique est beaucoup trop dangereux pour être
ainsi banalisé. Je n’oublie pas que c’est la République qui a commencé, dans
les années Trente, à ficher ses étrangers et ses opposants, et que lorsque
Pétain est arrivé au pouvoir, tout était prêt pour la machine totalitaire.
Parce que l’on n’est jamais sûr de l’avenir, et que je suis inquiet de
l’évolution actuelle de notre société, je refuse de donner mon ADN et
encourage  tous les militants de la liberté à faire de même, afin de rendre
inapplicable cette loi scélérate. »

Xavier Renou, prévenu : 06 64 18 34 21.
Les désobéissants : www.desobeir.net

Catherine Bourgain, chercheuse à l’INSERM : 06.79.60.53.42.

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